Témoignage anonymisé : Une bête peut en cacher une autre…

SOSHBF : Nous avons anonymisé ce témoignage par précaution et retiré certains éléments indicatifs.

Quand j’ai rencontré mon ex, elle vivait avec des furets. L’un d’eux venait d’ailleurs de mourir. Elle m’en parlait en long, en large et en travers. Elle semblait particulièrement affectée et passionnée en même temps.
Ce genre d’animal n’était pas mon délire d’autant qu’ayant grandi en campagne, les animaux pour moi vivaient heureux, libres et dehors. Je courais avec les chiens à travers les champs et les bois, je me dorais la pilule au soleil avec les chats, je caquettais avec les poules. Voilà à quoi ressemblait mon interaction avec les animaux en tant qu’enfant. Mais après tout, je me suis dis que des furets étaient de petits animaux et si un chat vit à peu près correctement en appartement, un furet ça doit aussi.
J’avais un peu de mal tout de même quand je lui rendais visite car mon ex les laissait libres dans l’appartement. D’un côté, un bon point pour elle vu qu’ils étaient libres. D’un autre côté, un furet ça pue, mais surtout ce n’est pas propre comme un chat. Ca pisse et ça chie de partout du coup. Ca piquait les narines certains soirs où je lui rendais visite. Passionnée par les furets certes, par leur entretien par contre discutable. Elle semblait manquer de rigueur à ce niveau mais personne ne venait chez elle à part moi. Il n’y avait que moi à cette époque qui constatait l’état de son appartement. Ceci étant dit, ma vie à la campagne n’était pas non plus d’une propreté absolue. On sortait et rentrait avec nos bottes pleines de terre. Les animaux allaient et venaient aussi. C’est sûr que je n’étais pas un maniaque de la propreté mais quelque chose me disait tout de même que mon ex était d’un autre niveau. Je ne lui ai pas tenu rigueur à l’époque, je m’en accommodais.
Plus les semaines passaient, plus elle m’immergeait dans son univers et me sensibilisait à la gestion des furets. C’est ainsi que j’appris qu’elle rentrait systématiquement tous les midis pour les médicamenter. Les furets étaient vraisemblablement malades du cancer et il fallait les traiter matin, midi et soir. Très disciplinée, elle s’exécutait ainsi tous les jours. Quand j’ai demandé à comprendre pourquoi cet état de fait, la réponse m’a quelque peu interloqué. Elle m’expliqua que les furets vivaient très bien dans la nature (jusque là, rien à redire) mais que les furets domestiqués mourraient indubitablement de cancer au bout de 2 à 4 ans.
Elle n’était pas seulement passionnée et attentionnée par les furets. Elle se présentait en plus comme l’une des seules expertes françaises en gestion des furets. Et selon ses dires, les vétérinaires faisaient appel à son groupe d’experts pour se former. Elle ne manquait pas d’insultes à leur attention et en même temps, elle admettait ne pas avoir entrepris les études nécessaires car ses notes n’étaient pas suffisamment bonnes. En réalité, après avoir été informé de son niveau scolaire, le mot était était faible sans vouloir manquer de respect à quiconque. C’était pas grave, selon elle, maintenant qu’elle était reconnue au travers de ce groupe d’experts et qu’elle jouait les apprentis vétérinaires avec la reconnaissance de ces derniers. C’était sa manière à elle de leur faire un pied de nez je suppose. Après coup, je dois avouer que je n’ai jamais croisé la route ne serait-ce qu’un seul de ces soi-disant experts en 7 ans de vie commune, à part elle. Tout ce que je sais, c’est qu’elle avait trouvé un véto qui lui prescrivait ce qu’elle voulait quand elle le voulait et ainsi gaver ses furets de médicaments. Et elle servait cette histoire à tous ceux qu’elle rencontrait. Je voyais bien que tout le monde buvait ses paroles avec émerveillement. Si les autres trouvent ça normal, pourquoi devrais-je être choqué ? Le conformisme peut-être. Mais je ne pouvais m’empêcher de me questionner sur comment une prétendue experte en furets, censément préoccupée par leur bien-être, s’acharnait à en avoir chez elle si c’était pour sciemment et drastiquement diminuer leur espérance de vie ? Sans parler de les faire vivre quasiment toute leur vie domestique sous médicaments ? Ben oui, quelle question idiote je me posais là : parce qu’elle est là pour les sauver ! Suis-je le seul dans la salle à voir l’éléphant ? A priori oui, du coup j’ai décidé de me taire et de me faire une raison : quelque chose devait forcément m’échapper…
Quand j’ai commencé à passer certaines journées entières avec elle, j’ai découvert aussi la nourriture de furets. Ils ne mangaient pas de croquettes ou de la pâté, hors de question selon elle. Il n’y avait d’ailleurs que les incultes et les connards qui leur servaient cette daube à l’écouter. Les furets mangeaient des poussins “entiers” ! Elle les commandait par centaines auprès d’un grossiste spécialisé qui livrait les cirques et les zoos. Rien n’était jamais assez grandiose. Elle les décongelait au besoin, leur crevait les yeux et les servaient ainsi à ses “progénitures”, ses « bébés ». Ils en raffolaient, ils planquaient les carcasses aussi. Une légère odeur fétide émanait parfois d’un recoin.
Ce qui devait arriver arriva, ils finirent par tous crever dans les mois qui ont suivi. Et elle les a tous enterrés dans le jardin de ses parents, avec les précédents, ainsi que les chiens et les chats. Cela me paraissait quelque peu obsessionnel et fétichiste mais les parents semblaient trouver cela normal. Ça m’a vaguement fait penser au film Cimetière de Stephen King mais j’étais pas de cet univers à la base donc autant j’avais juste une imagination débordante et me faisais des films. A chaque fois que je me questionnais, soit elle me servait une bonne explication, soit j’en trouvais de mon propre chef pour ne pas paraître plus bête que je ne le pensais.
La seule raison pour laquelle elle a mis un terme aux furets, c’est qu’elle voulait des enfants et qu’il était hors de question d’habiter avec elle dans une telle insalubrité et d’avoir de surcroît un enfant en plein milieu. Pour la blague, dès l’instant où nous avons envisagé ce projet commun, elle est passée d’un extrême à l’autre, sans demi-mesure, complètement maniaque de la propreté à m’engueuler pour la moindre poussière. Je ne reconnaissais plus du tout la femme d’avant et pire, elle se présentait maintenant comme si elle avait toujours été ainsi. C’était à rien y comprendre et particulièrement déstabilisant. C’était comme se faire dire que la terre était plate ou que le soleil était bleu. J’avais cette impression constante d’avoir perdu la mémoire ou des neurones, voire les deux.
Il a fallu attendre de tomber sur un chaton, en détresse dans un moteur pour réveiller son instinct de “sauveuse d’animaux”. Il avait visiblement quelques semaines et elle me supplia de le récupérer plutôt que de l’amener à la SPA. Là encore, c’était tous des connards. Elle ameuta tout le quartier pour retrouver le propriétaire du véhicule et récupérer le dit chaton. Là encore, en public, elle se présentait comme mère Thérésa. Mais en privé, elle soufflait le chaud et le froid. Elle refusait de l’éduquer d’un côté, m’imposait d’être systématiquement le méchant tout en me le rapprochant (sinon ce n’était pas marrant). Et elle finissait toujours par l’envoyer valdinguer la nuit venue car elle ne le supportait pas. C’était son chat, mais seulement quand çà l’arrangeait. C’était moi qui s’occupait de ses gamelles, moi qui s’occupait d’aller lui acheter la nourriture, moi aussi qui s’occupait de la litière. Mais elle qui l’emmenait chez le vétérinaire car je ne savais pas faire ou qui s’affichait avec en public.
Le chat a fini par dormir sur moi dans le salon. Et petite anecdote, en 1 an de temps où j’ai cohabité avec mon ex avant la séparation physique, nous avons fait l’objet de 2 tentatives d’intrusion dans le salon en passant par le balcon. C’est grâce au chat qui m’a alerté que j’ai pu faire fuir les agresseurs. Je garde un souvenir assez traumatisant de ces deux occurrences, mais je reste intimement reconnaissant envers ce chat.
Lorsque j’ai fini par fuir le domicile une main devant une main derrière, pour survivre, je n’ai pas pu prendre le chat : il était au nom de mon ex. Vu qu’après notre séparation, elle s’amusait à tenter de déposer plainte pour tout et n’importe quoi, qu’est-ce que çà aurait été si j’avais osé embarquer le chat avec moi ?! J’ai dû me résoudre à lui laisser le chat avec le ventre noué.
Et ce fut la même sentence pour mes enfants. Elle leur hurlait dessus à longueur de journée car à 2 ans ils ne rangeaient pas leur chambre comme elle l’exigeait. Elle me sermonnait le soir venu car elle voulait que je les force à la respecter. Je passe les autres détails car je souffre rien qu’à l’idée d’y penser. Mais vu que tout était à huis clos et que les enfants étaient forcés de se taire, aucune autorité ne levait le petit doigt. “Maman nous dit de rien dire sinon elle ira en prison” qu’ils me disaient à 4 ans et personne ne m’écoutait quand j’alertais : parole contre parole, on la croyait. Les enfants subissaient un carcan mental et j’ai dû apprendre à survivre mentalement avec cette hantise à l’esprit. Même quand les enfants se sont plaints quelques années plus tard à l’école de maltraitance, ni l’école, ni l’académie, ni la police, ni la protection de l’enfance ne sont intervenus. Lorsque le juge a ordonné une enquêtrice sociale, il m’a été rapporté “elle a reconnu les faits et s’en est excusée”. C’est tout ?! On est sérieux !? C’est quoi la suite !? Les enfants se sont plaint de nouveau mais plus rien. Ils montraient des signes de mal-être quand ils étaient à l’école mais l’école ne signalait rien. Et quand j’alertais les autorités de ce qui se passait à l’école, il feignait de ne pas savoir ou que tout allait bien au final. A quoi bon parler quand on est même pas écouté et qu’il n’y a pas d’enquêtes sérieuses déclenchées derrière. Il ne faut pas oublier que ces enfants rentraient auprès de leur maman chaque soir et y rentrent toujours.
Du coup, ils vivent chez elle et elle utilise le chat pour les manipuler. Je n’ai pas grande visibilité de ce qui s’y trame exactement là-bas vu l’interdiction de parler et la coercition qui sévit. Mais quand j’ai la garde des enfants durant les vacances et qu’elle les appelle, il m’arrive d’entendre les enfants se prendre la tête avec leur mère. Il faut dire que d’une part, elle passait 1h à leur demander s’ils étaient malades chez moi (maux de tête, maux de ventre, insomnies, cauchemars…), à tenter de leur imposer des interdits chez moi même par téléphone. D’autre part, elle aimait leur raconter que le chat allait mal. C’était un supplice pour eux de parler à leur mère, ils pleuraient souvent au début. Puis comme par magie, ils ont développé un système de défense. Ils lui racontaient ce qu’elle voulait entendre pour satisfaire son trouble, avant de tout oublier au moment de raccrocher. Je finis par me faire une raison de ce comportement surprenant. Aujourd’hui, l’un d’eux commence à la rembarrer, fermement mais poliment quand même : “je t’avais dis que… c’est ton problème, pas le mien”. Je suis resté quand même estomaqué d’entendre un de mes enfants parler ainsi à sa mère alors qu’il n’a que 10 ans. Mais faut croire qu’il n’est plus aussi dupe et qu’il apprend à s’affirmer.
Mes enfants m’ont demandé il y a 4 ans s’ils pouvaient avoir un animal chez moi. J’ai mis un temps à m’y résoudre. A l’époque, je me déplaçais 50% du temps pour raisons professionnelles et surtout pour trouver le moyen de payer ma pension alimentaire. Et vu que l’argent ne pousse pas sur les arbres et que leur mère aimait me créer des problèmes par ailleurs, il n’a pas fallu longtemps avant que je sois contraint par un dossier de surendettement de surcroît. Après 7 ans de galère, les choses se sont tassées. Il faut dire qu’elle a fait l’objet de 5 rappels à la loi et a été reconnue coupable d’obstructions de vente de notre bien commun. Le bien a été liquidé. Elle a dû me rembourser les dommages, la justice lui a fait grâce des intérêts. J’ai pu solder mes dettes et mon surendettement. Et de fait, j’ai pu poser mes valises et arrêter de courir le pays comme un dératé. Il en résulte que nous avons maintenant un chat très affectueux qui se prélasse chez nous et qui apporte beaucoup de joie et d’amour à la famille.
En définitive, au sens de la description établie par la thérapeute Mme SCHMIT, avec mon ex j’aurai eu droit à :
  • l’animal séduction,
  • l’animal utilisé,
  • l’animal assassiné,
  • l’animal otage,
  • l’animal protecteur.
J’aurai eu toutes les facettes en même temps et indépendamment les unes des autres. Mais tant que les enfants seront mineurs et qu’il y aura un animal dans l’histoire, il est à prévoir que l’esprit torturé de mon ex ne manquera pas d’échafauder de nouveaux stratagèmes machiavéliques.
Comme pour tout le reste, quand personne ne s’oppose à elle, elle a tendance à appliquer la ou les solutions perfides les plus simples à mettre en œuvre. Pourquoi se fouler quand la société lui déroule le tapis rouge. Dès qu’elle se trouve confrontée au moindre obstacle, elle se réinvente au gré des situations et vous ne saurez jamais d’où elle va frapper, ni avec quelle vilenie.
Une femme perverse narcissique n’est pas juste une facette, c’est une boule à facettes de la perversion, montée sur un moteur électrique, lui-même alimenté par la société qui la légitimise dans ses malveillances.